Novartis compte supprimer 550 postes en Suisse d'ici fin 2027 dans le cadre d'une modernisation d'une usine où il compte cesser la production de comprimés et capsules pour se concentrer sur les thérapies cellulaires ( AFP / GABRIEL MONNET )
Novartis a annoncé mardi la suppression de 550 postes en Suisse d'ici fin 2027 dans le cadre de la modernisation d'une usine, ce que condamne le syndicat Unia qui s'inquiète pour le tissu industriel du pays alpin.
Dans un communiqué, Novartis a indiqué qu'il souhaitait renforcer l'efficacité et l'automatisation de la production dans son usine à Stein, à une quarantaine de kilomètres à l'Est de Bâle, dans le nord de la Suisse.
Le géant pharmaceutique compte cesser d'y fabriquer des comprimés et capsules pour se concentrer sur de nouveaux traitements "plus complexes", précise le communiqué.
L'usine de Stein doit être recentrée sur les thérapies cellulaires personnalisées et devenir son centre de compétences pour les formes galéniques stériles, indique Novartis, qui prévoit d'y investir 26 millions de dollars (22,5 millions d'euros).
Il prévoit également d'injecter 80 millions de dollars dans une autre usine en Suisse, dans la banlieue de Bâle, pour y produire des traitements à petits ARN interférents, des thérapies innovantes utilisées notamment pour les maladies cardiovasculaires, rénales et métaboliques. Dans cette usine, il prévoit de créer environ 80 postes d'ici fin 2028.
"Pour maintenir une production compétitive, nous devons nous concentrer sur les technologies de production innovantes et investir dans un haut degré d'automatisation", a déclaré Steffen Lang, qui dirige les activités opérationnelles de Novartis, cité dans le communiqué.
Ces changements, qui doivent entraîner la suppression d'environ 550 postes, sont soumis à un processus d'information et de consultation, insiste le groupe qui s'engage à soutenir les employés concernés.
Un plan social a été prolongé jusqu'en 2028. Novartis évoque entre autres des départs à la retraite anticipée.
- "Incompréhensible" pour le syndicat Unia -
Le syndicat Unia juge cette décision "totalement incompréhensible" au vu des chiffres du groupe, qui montrent que Novaris "se porte bien".
"L'usine de Stein va cesser de produire des comprimés et des gélules" alors qu'au "même moment, Novartis étend ses sites de production aux États-Unis", a réagi le syndicat dans un communiqué.
"Unia condamne la suppression des postes et l'affaiblissement du secteur industriel suisse", ajoute le syndicat qui "exige des investissements pour maintenir les emplois en Suisse".
Basé à Bâle, Novartis a réalisé un chiffre d'affaires de 50,3 milliards de dollars en 2024. A la fin de l'exercice, il employait 78.310 personnes, dont 10.000 en Suisse, où environ la moitié travaille dans la recherche et le développement.
Cette annonce survient dans un contexte d'interrogations et de critiques quant à la portée du récent projet d'accord avec Washington pour alléger les droits de douane appliqués aux produits suisses, en les ramenant à 15%, contre 39% depuis août.
Parmi les points qui font polémique, figurent notamment les 200 milliards de dollars d'investissements que doivent réaliser les entreprises suisses aux États-Unis, une des questions soulevées dans la presse suisse étant de savoir si ces investissements vont entraîner ou non des délocalisations.
Les médicaments font partie des produits qui sont exemptés de droits de douane, mais le sort des produits pharmaceutiques aux États-Unis est suivi de très près compte tenu de leur poids dans la balance commerciale.
Tous pays confondus, le secteur de la chimie et de la pharmacie contribue à lui seul à plus de la moitié des exportations de marchandises du pays alpin.

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer